UBER de plus en plus contesté en Thaïlande
Un peu comme partout dans le monde l’application UBER n’est en Thaïlande pas accueilli par tout le monde avec enthousiasme. Ses premiers opposants, les taxis traditionnels bien évidemment mais aussi les autorités qui ont depuis le début du mois multiplié les opérations contre ses conducteurs et ceux de Grab qui offre un service équivalent. Il est du coup plus compliqué de faire appel à UBER en Thaïlande en ce moment. Explications (et conseils à la fin de cet article)…
La chasse aux UBER a commencé en Thaïlande
En début de mois, plusieurs operation ont été menées pour verbaliser les chauffeurs UBER avec des policiers allant même jusqu’à se faire passer pour des clients pour pièger les chauffeurs avant de leur affliger une amende de 2.000 bahts.
Voitura non grata (oui, j’invente des expressions ;)), les chauffeurs UBER ont d’abord été interdits à l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok, laissant place nette aux taxis. Puis il y a eu ces opérations de police contre les chauffeurs qui ont débuté à Chiang Mai. Avec une journée à 18 conducteurs verbalisés et listés avec le risque de voir leur permis de conduire révoqué s’ils continuent leur activité.
Du coup un des gros avantages de UBER sur les taxis thaïlandais classiques, à savoir que les courses n’étaient jamais refusées, n’est plus tout à fait d’actualité. La campagne menée en a dissuadé plus d’un ou du moins, les a dissuadé de prendre le risque de se faire verbaliser pour des courses qui ne leur rapporteraient que très peu. Du coup, les clients commencent à essuyé des refus.
Un cadre légal inadapté
Le motif de l’amende de 2.000 bahts infligée aux chauffeurs UBER appréhendés est utilisation de leur véhicule en tant que transport public sans autorisation.
Toute la difficulté est là. Depuis son arrivée en Thaïlande en 2014, UBER essaie d’expliquer qu’il s’agit d’un service de covoiturage et pas d’un service de taxi. Hors, il n’existe aucun cadre légal pour ce type d’activité autre que celui appliqué aux taxis.
Les chauffeurs sont dans l’inégalité car leur voiture est enregistrée seulement pour un usage privé qui ne permet pas le transport public de personnes. Raison pour laquelle, ces services (GRAB Car également mais moins ciblé car moins connu et ayant une version que GRAB Taxi), sont considérés comme des taxis illégaux en Thaïlande.
Pour les autorités, les chauffeurs qui veulent proposer leurs services via les applications de covoiturage en Thaïlande doivent enregistrer leur voiture pour le transport public (ce qui a un coût non négligeable) et alors aucun souci.
C’est pourquoi, les applications UBER, GRAB et autres, en elles-même, ne seront pas interdites en Thaïlande mais les conducteurs offrant leurs services via ces plateformes avec un véhicule enregistré pour un usage privé, eux seront arrêtés, a indiqué le ministre des Transports.
UBER a réagit en lançant une pétition jeudi dernier, appelant le public à les soutenir tout en continuant à négocier avec les autorités pour qu’un cadre légal spécifique soit mis en place pour les services de covoiturage en Thaïlande.
Conseils aux voyageurs
A Bangkok, il existe un service équivalent à UBER et GRAB mais qui lui est légal car proposé par une compagnie de taxis appelée « All Thai Taxi« qui a une application fonctionnant de la même manière qui s’est lancée avec le leitmotiv de ne refuser aucun client et aucune course.
La version première de GRAB, Grab Taxi est aussi très bien et là ce sont des taxis traditionnels qui répondent aussi donc pas de soucis légaux. Et les courses ne sont pas refusées via Grab Taxi. Le service à bord est toutefois moins bon que celui de « All Thai Taxi ».
Dans le reste de la Thaïlande, ces applications ne sont opératonnelles que dans certaines grandes villes de toute façon. Mais si le service existe, passez peut-être plus par GRAB qui est moins ciblé par les autorités pour l’instant.
Et si vous utilisez UBER, ne soyez pas étonnés de voir les chauffeurs vous demander d’envoyer des photos de vous ou d’autres éléments pour les rassurer sur le fait que vous n’êtes pas un policier qui essaie de les piéger. Ils vous feront peut-être aussi asseoir à l’avant et vous demanderont de dire que vous êtes un de leurs amis en cas de contrôle.
Personnellement, je ne défends pas plus UBER que les autorités. J’observe juste que sans les nombreux refus de passengers ou de déclenchement du compteur des chauffeurs de taxi traditionnels, la place n’aurait pas été aussi facile à prendre. Sans ça, à Bangkok, en tout cas, contrairement à Paris, les taxis sont suffisamment nombreux pour en attraper un sans attente.
Sinon, vous avez des métros et navettes sur le fleuve ou les klongs, pratiques aussi pour se déplacer à Bangkok. Toutes les infos sur les transports à Bangkok sont ICI.
Vous l’aurez compris, c’est un peu plus compliqué d’utiliser UBER en Thaïlande depuis quelques semaines. Et vu les arguments légaux, un Blablacar version thaïe n’est pas près d’arriver…