Les like Facebook passibles de prison en Thaïlande
En Thaïlande, la nouvelle génération est littéralement accroc aux réseaux sociaux. Prenez simplement le BTS, le métro aérien de Bangkok, et vous verrez que presque tous sont les yeux rivés sur leur smartphone à regarder des vidéos, commenter, chater… Une récente étude montrait que les Thaïlandais étaient les plus gros utilisateurs d’Instagram au monde. Seulement voilà , cliquer sur le bouton « Like » d’un post sur Facebook peut maintenant vous mener en prison en Thaïlande. C’est en substance, la menace lancée par le Chef de la Police dans une conférence de presse lundi dernier.
Liker un post sur Facebook peut conduire en prison en Thaïlande
S’il n’y a pas une censure franche du web, plusieurs affaires, ces derniers mois, montrent que le gouvernement actuel cherche clairement à réguler ce qui circule sur la toile. La loi sur le crime de lèse-majesté, qui existe toujours en Thaïlande, a depuis des décennies empêcher tout commentaire malveillant sur la famille même si dans les faits, il y a eu des progrès depuis 2-3 ans et que certains condamnés ont été graciés ou ont vu leur peine réduite. Mais il y a un crime qui n’est pas institutionnalisé, lui, mais qui dans les faits commence à exister de plus en plus, le crime de lèse-gouvernement. Il ne fait pas bon critiquer le pouvoir en place et plus particulièrement la 1ère ministre Yingluck Shinawatra. Un carricaturiste de Thai Rath en avait fait les frais en mai dernier. Il est poursuivi pour diffamation. Il avait commenté une photo d’un déplacement de la chef du gouvernement thaïlandais de la phrase « Les prostituées ne sont pas mauvaises. Elles vendent uniquement leur corps. Une mauvaise femme vend son pays. ». Un commentaire qui avait fait le tour du web grà¢ce à Facebook et les partages sur le réseau social. De quoi énerver quiconque veut maîtriser son image, de quoi pousser à innover aussi apparemment. Ainsi en Thaïlande, les auteurs de contenus jugées diffamatoires ou dangereux (évidemment, c’est très subjectif) seront poursuivis, bien sûr, mais ceux qui aiment leurs contenus aussi.
Lundi, lors d’une conférence de presse le Chef de la Police thaïlandaise a donc déclaré que « ceux qui « like » et » partagent » les publications seront également poursuivis, donc nous demandons au public de bien faire attention à la façon dont ils utilisent les médias sociaux ». Et il ne s’agira pas juste d’un rappel à l’ordre, poursuites judiciaires et même emprisonnement sont au programme pour ses méchants « likers ». La police, la justice et la construction de prison sont donc des secteurs qui devraient recruter dans les semaines à venir parce que ça leur en fera du monde à poursuivre vu l’engouement des Thaïlandais pour les réseaux sociaux. La presse avait été convoquée au sujet de l’enquête sur quatre personnes dont un journaliste d’une télévision locale accusés d’avoir « créé la panique » en publiant des statuts Facebook suggérant qu’un coup d’état militaire était en préparation à Bangkok dans le cadre des manifestations contre le projet de loi d’amnistie (voir notre article) et invitant les habitants à faire des provisions. Sur le terrain qui a vu quelqu’un paniquer ?
Il faut dire que quand on voit le nombre de révolutions qui sont parties de Facebook, on comprend que Yingluck Shinawatra qui n’est pas au top de sa popularité, s’inquiète…