Hormones, la série ado qui cartonne en Thaïlande
Bien loin des très prudes thai lakorns, qui sont une peu les soaps opéras thaïlandais mais ont la délicatesse de ne pas s’étaler sur 4500 épisodes et des dizaines d’années, la nouvelle série qui cartonne en Thaïlande, c’est « Hormones » qui raconte la vie des ados du Royaume et leur vie sexuelle. Pas si courant dans un pays, où les manifestations publiques d’affection sont encore assez mal vues même si la jeune génération se permet un peu plus de ce côté là que ces prédécesseurs.
Homones la série très controversée pour ados fait un carton en Thaïlande
« Hormones » au départ c’était un film (que vous pouvez voir ici sous-titré en Anglais) que la chaîne GMM One TV channel a décliné en série mais quand le film se passe pendant les vacances des adolescents, la version à épisodes, elle, se déroulent pendant l’année scolaire, le décor principal étant un lycée. Le premier épisode marque déjà les esprits avec un élève qui remet en question le port de l’uniforme dans les écoles thaïlandaises. Et au fil des numéros qui chacun porte comme titre le nom d’une hormone, on découvre des lycéens qui flirtent et ont des relations sexuelles. La séries est certes plus explicite que ce à quoi on est habitués à la télévision thaïlandaise mais on est loin de la série britannique « Skins ». Quand dans un lakorn, le fait de se frôler la main est un geste torride presque qu’aussi impliquant que faire l’amour et les héros s’embrassent du bout des lèvres voir pas du tout, l’angle de la caméra se chargea de créer l’illusion d’un « vrai » baiser, ici, on est plus cash. Parmi les personnages, une sorte de Marie couche-toi là mais toujours avec préservatif (et c’est probablement pour ça que la série est utile) qu’on voit dés le début de la série réajuster son chemisier dans sa jupe en sortant des toilettes du lycée après un garçon, un rebelle playboy, véritable star de son lycée, une romantique fleur bleue presque pathologique, un loubard au grand coeur… et des ados très branchés sur les réseaux sociaux et notamment Facebook, relais de toutes les rumeurs et les excès avec même une sorte de web chaîne de télé avec deux élèves animateurs qui se filment avec un téléphone portable. Bref, dans Hormones, on montre la vie des adolescents comme elle est. Bastons, amourettes, flirts, garçon et fille qui multiplient les conquêtes, homosexualité, opposition à l’autorité, conflit de générations… voilà les sujets abordés. Et ça dérange apparemment. La National Broadcast and Telecommunication Commission (NBTC) trouve le contenu du programme obscène, l’accusant de mettre des pensées et des images indécentes dans l’esprit du public, en violation de l’article 37 de la loi sur la radiodiffusion publique thaïlandaise. La censure guette… Pourtant, tout est suggéré, on ne voit que les avants et après des rapports sexuels supposés entre les protagonistes et outre un baiser entre deux garçons repris dans le générique, rien d’explicite. A l’épisode 9, une des jeunes filles couche avec le garçon qui lui plaît et se réveille avec un large sourire avant le début d’une lourde angoisse, celle de tomber enceinte. Et à la fin de l’épisode, la réponse à la question: les scénaristes ont-ils osé pousser la transgression jusqu’à avoir une adolescente enceinte dans « Hormones » ? Du jamais vu en Thaïlande. Et pourtant, c’est une réalité, le nombre de jeunes filles enceintes avant leur majorité est en constante augmentation dans le pays. Un programme comme celui-là a justement le mérite d’aborder la sexualité chez les ados, un sujet souvent tabou ici. En tout cas, ce n’est probablement pas une coïncidence, si c’est après la diffusion de ce volet de la série que la NBTC a commencé à remettre en question la ligne éditoriale du show. Ajoutez un scandale de consommation de drogue sur une des actirces et vous avez tous les ingrédients pour faire une série culte. A l’avenir incertain mais culte.
Vous pouvez regarder, ici les épisodes sous-titrés de « Hormones ». Des versions qui ont gardé les très énervants sponsors avant et après chaque coupure publicitaire mais c’est probablement ce qui explique qu’il n’aient toujours pas été supprimés de Youtube. Si vous avez une envie irrépressible d’acheter un scooter Zoomer X après, c’est que la pub est efficace ! 😉