Le Bouddha renversé de Munich fait polémique

Je le mentionnais dans l’article précédent, la statue d’un Bouddha renversé actuellement exposée sur la place Viktualienmarkt à Munich dans le cadre d’une manifestation culturelle appelée « A place called public » provoque la colère des Bouddhistes Thaïlandais. La World Fellowship of Buddhists( WFB ou Organisation Mondiale des Bouddhistes en Français), relayé par le Ministère de la Culture thaïlandais a demandé le retrait de l’oeuvre qui manque de respect à Bouddha.

Le Bouddha renversé de Munich indigne la communauté bouddhiste

Intitulé « Made in Dresden », création de l’artiste malaisien Han Chong, l’oeuvre représente un Bouddha assis somme toute assez classique mais tombé à la renverse. C’est tout autant tant cette position atypique que le fait que souvent les passants grimpent ou s’assoient dessus pour se photographier avec la statue qui indigne la communauté bouddhiste. Une manifestation a même eu lieu, il y a 4 jours devant l’Ambassade d’Allemagne à Bangkok pour dénoncer l’irrespect avec lequel est traité l’image de Bouddha de Munich. Les quelques manifestants avaient notamment fait l’effort d’avoir quelques pancartes en Allemand. « Respekt ist gesunder Menschenverstand », le respect c’est du bons, « Wir Buddhistent sind bestà¼rzt », nous les Bouddhistes sommes concernés pouvait-on notamment lire. Le ministère de la Culture thaïlandais a invité les autorités munichoises à retirer immédiatement la sculpture et envoyé un livret pour éduquer la ville sur la façon de mettre en scène correctement un symbole bouddhiste. Une image de Bouddha doit être placée dans une zone de culte sur une zone surélevée et non à des fins de décoration, y indique-t-il en dénonçant le fait d’avoir renverser la statue sur le sol. Puis de conclure en déclarant: « Je crois fermement que, même si la différence de vie, de croyance et d’amour dans toute chose peut nous amener à agir différemment, nous pouvons avoir un partage harmonieux, fondé sur des pensées et des méthodes respectueuses. » Le Département Municipal des Arts et de la Culture de Munich a tout de même décidé de maintenir la statue à sa place jusqu’à la fin de l’exposition fin septembre. Argumentant étonnamment plus sur le fait que la manifestation avait coûté beaucoup d’argent plus que sur la liberté de l’expression artistique. Un bon compromis aurait peut-être été de mettre un cordon de sécurité ou du moins des éléments visuels pour dissuader les gens de grimper sur la statue ? Quelque soit la religion, l’utilisation de son prophète ou de sa figure emblématique dans des oeuvres artistiques a souvent portée à polémique. La réaction thaïlandaise est normale et compréhensible mais le refus allemand de céder l’est tout autant. Chacun est dans son rôle. Dommage tout de mêm que l’explication de l’artiste sur le pourquoi d’une telle sculpture et le message qu’il voulait faire passer ne soit un peu plus profonde que son « j’avais simplement l’intention d’en faire une décoration. » Elle aurait pu illustrer le Bouddhisme en péril, menacé notamment par les scandales à répétition sur des moines au train de vie bien éloignés des préceptes du Bouddha avec lesquels la WFB a forte à faire en ce moment…