Nouvelle affaire contre la Première Ministre de Thaïlande
La Première Ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, contestée depuis 5 mois par une partie de la population , qui fait déjà face à un procès pour corruption et négligence dans le cadre de son plan de rachat du riz à coût fixe, va être jugée par la Cour Constitutionnelle pour une autre affaire. Dans les deux cas, elle risque la destitution si elle est reconnue coupable.
Ni le mouvement de protestation, ni les actions de paralysie des organes de pouvoir, ni le Bangkok Shutdown n’ont réussi à faire partir Yingluck, c’est maintenant sur le terrain judiciaire que ses opposants espèrent obtenir son départ du gouvernement. La nouvelle affaire qui pourrait mener à sa destitution concerne la légalité du renvoi de Thawil Pliensri, le chef du Conseil national de sécurité, prononcé par la Première Ministre. La Cour Constitutionnelle a décidé en début de semaine, à l’unanimité, d’examiner la plainte déposée par 28 sénateurs.
Ces derniers s’appuient sur des articles de la constitution qui interdisent aux députés et sénateurs d’intervenir, directement ou indirectement, dans le travail des fonctionnaires de l’Etat ou dans leur transfert à des fins personnelles ou pour les intérêts des autres et que cette interdiction s’étend au Premier Ministre qui, s’il la viole, doit quitter ses fonctions.
Yingluck a 15 jours pour préparer sa défense. Une décision finale contre l’actuelle Première Ministre l’obligerait à quitter le pouvoir et si sur le plan purement constitutionnel, elle pourrait se justifier, les risques d’instabilité qui en découleraient sont très forts. La crise politique en Thaïlande pourrait atteindre un sommet et les tensions dans le pays un niveau sans précédent. Le PDRC serait certes satisfait mais les Chemises Rouges se mettraient en marche et l’opposition entre les deux camps atteindrait son paroxysme et mènerait certainement à des violences. L’armée, qui jusque là s’est refusée à toute action, pourrait se résoudre à intervenir pour rétablir l’ordre et opter pour un coup d’état comme ce fût déjà le cas par le passé. La partie d’échec continue donc en Thaïlande…
Voir l’article sur le sujet du Bangkok Post.