Voyager en Thaïlande actuellement
Le 1er juillet, avec son programme « Phuket Sandbox » qui devait être le premier de plusieurs autres plans similaires, la Thaïlande se rouvrait très prudemment aux touristes internationaux vaccinés (et vaccinés seulement les autres devant subir une quarantaine stricte). Trois semaines plus tard qu’en est-il ?
Un processus compliqué pour venir
Que ce soit la Phuket Sandbox ou Samui+, son alter-ego pour l’île de Koh Samui et ce sera pareil pour les futures destinations qui pourraient bénéficier de programmes de réouverture aux touristes internationaux vaccinés dans les prochaines semaines, les démarches pour venir sont assez lourdes et commencent par l’obtention d’un certificat d’entrée (COE).
Ce sésame est délivré après avoir monté un dossier de plusieurs documents prouvant la vaccination complète, une couverture d’assurance COVID-19, la réservation de billets d’avion, de nuits dans des hôtels au label sanitaire bien précis, de 3 tests PCR à faire sur place ect… à télécharger sur le site officiel des demande de COE. Bref, il faut montrer patte blanche.
Les sites spécialisés de commande de visa en ligne comme Visa Connect peuvent faire ces démarches pour vous, ce qui facilite la tâche et vous assure que votre dossier est conforme.
Cette formalité passée, et éventuellement celle du visa car même si elle a été portée à 45 jours, l’exemption de visa pour venir en Thaïlande n’est probablement pas assez longue pour un séjour sous ce régime qui vous bloque dans un destination pendant 14 jours, il faudra aussi se plier aux règles des compagnies aériennes et autorités de votre pays pour embarquer dans l’avion (test PCR négatif de moins de 72h notamment).
Une arrivée très contrôlée
Une fois votre avion posé en Thaïlande, tous vos documents seront vérifiés, des applications de traçage seront à télécharger et 3 tests PCR à faire, le jour de l’arrivée, le 7ème jour et le 13ème jour.
Le transfert de l’aéroport vers l’hôtel, qui doit être un hôtel au label sanitaire bien spécifique, se fera aussi en « transport sanitaire », pas question d’utiliser les transports publics ou taxis. Et vous serez enfermés dans votre chambre le temps que le premier test revienne négatif.
Liberté surveillée
Et là, selon les programmes, la liberté que vous aurez, varie. A Phuket, c’est une liberté totale de déplacement sur toute l’île, à charge de revenir dormir chaque nuit dans votre hôtel au label sanitaire et de chaque matin lui laisser prendre votre température et transférer vos données de santé via une application.
A Samui, les 3 premiers jours sont enfermés dans l’hôtel et les 4 jours suivants autorisent des sorties sur des itinéraires définis avec des agences dédiées uniquement. Et pour les autres programmes, il faudra voir car ils sont toujours en gestation mais chacun pourra avoir des règles de liberté spécifiques.
Une promesse déjà rompue
Ces plans devaient, après avoir passé 14 nuits dans le périmètre restreints de la destination ouverte choisie, permettre ensuite aux touristes de se déplacer librement partout en Thaïlande. Mais le pays qui connaît sa pire vague de COVID-19 depuis le début de la pandémie est en train de bloquer tous les transports publics longue distance et de dissuader tout déplacement: ce mercredi 21 juillet et pour au moins 14 jours, plus de vols domestiques, plus de bus publics longue distance et très très peu de trains.
Si bien que les premiers Phuket Sandboxers qui viennent de finir leur 15 jours imposés sur l’île ne peuvent sortir de Phuket que par la route en louant une voiture ou une voiture avec chauffeur. Même ceux qui veulent juste regagner Bangkok pour prendre leur vol de retour chez eux n’ont pas d’autre choix.
Les principaux lieux de loisirs sont fermés ou ferment tôt, beaucoup de parcs nationaux et monuments n’accueillent plus de public, bref, pour des vacances, on a connu mieux…
Une épée de Damocles au-dessus de la tête
De plus, en rentrant dans ces programmes, vous vous exposez à un risque, certes faible mais loin d’être inexistant, de vous retrouver mis en hôtel de quarantaine stricte pour 14 nuits, à vos frais (et ça coûte en moyenne 2 à 3 fois plus cher qu’un hôtel sandbox pour un confort parfois moindre), si un des passagers de votre vol d’arrivée est testé positif ou si une des personnes qui vous accompagne est testée positive lors d’un des 3 tests à faire sur place.
Je rappelle que toute personne positive sera automatiquement hospitalisée même si asymptomatique et donc les personnes voyageant avec elle mises en quarantaine.
Conclusion
Sans la situation sanitaire qui devient très préoccupante en Thaïlande, ces plans malgré des démarches lourdes et contraignantes auraient pu attirer quelques vacanciers déjà très attachés au pays et, disons-le, un peu en manque, mais là, à part des personnes qui ont une raison personnelle forte de venir en Thaïlande, je ne conseille à personne de venir et je pense que ça ne fait envie à personne.
Les possibilités de mouvements sur place seront extrêmement limitées pour les 14 prochains jours mais probablement pour plus longtemps. Les restrictions pouvant tomber du jour au lendemain et s’accumulant depuis une semaine, vos éventuels plans pourraient tomber à l’eau du jour au lendemain. Sans parler du risque de se retrouver en quarantaine à payer cher un séjour enfermé.
Vu les frais que cela représente de voyager en Thaïlande actuellement entre l’assurance COVID obligatoire, les tests PCR avant de partir puis ceux sur place, les hôtels sanitairement approuvés généralement plus chers qu’un hôtel basique, les restrictions de dernière minute qui peuvent vous faire remplacer des billets d’avion à 1.200 THB par une voiture avec chauffeur à plus de 10.000 THB sans parler du temps de trajet décuplé comme c’est le cas en ce moment pour bon nombre de participants à la Phuket Sandbox ou pire d’éventuels frais de quarantaine, il est clair que la Thaïlande n’offre pas les conditions de vacances sereines aujourd’hui.
Dommage car le pays avait, jusqu’à ce printemps, très bien contenu la pandémie mais une série de mauvaises décisions et la pression des variants lui ont fait perdre cet avantage au moment où elle en avait le plus besoin, celui de sa réouverture aux touristes.
Je sais que ça fait long mais mieux vaut attendre une situation plus favorable avant de se décider à replanifier un séjour en Thaïlande. Sauf à avoir une raison très importante d’y aller.