Qui essaie de semer la peur dans le blocus de Bangkok ?
Depuis 3 jours, les incidents isolés visant les manifestants qui ont commencé leur blocus de Bangkok lundi se multiplient: fusillades, bombes contre la maison du leader du parti démocrate qui soutient le mouvement ou sur les lieux de rassemblement. La dernière attaque en date, a eu lieu cet après-midi et fait 36 blessés selon le dernier bilan.
Le gouvernement probablement échaudé par le précédent de 2010 où l’intervention de l’armée pour disperser les Chemises Rouges qui bloquaient depuis deux mois le quartier des centres commerciaux de Bangkok avaient fait 90 morts et des centaines de blessés a décidé de laisser le Bangkok Shutdown avoir lieu. La police a même pour mission de protéger les manifestants. Si aucune violence issue d’affrontements entre forces de l’ordres et acteurs de la paralysie de la capitale thaïlandaise n’est donc à déplorer des incidents isolés ont eu lieu et semblent se multiplier depuis trois jours. C’est d’abord le siège des Démocrates qui a été visé puis une bombe qui a frappé la maison d’Abhisit Vejjajiva, le leader de ce même parti. Des assaillants armés ont fait feu sur des manifestants, des bombes artisanales ont explosé… Et dernier incident en date, ce vendredi, une grenade a été lancée sur Banthat Thong Road lors d’une marche du PDRC et fait plus d’une trentaine de blessés. Elle a explosé à 200 mètres de Suthep Thaugsuban, leader de la protestation, qui était probablement la cible de cet attentat. Des actes isolés dont les auteurs n’ont pas été identifiés mais qui visent clairement à instiguer la peur parmi les anti-gouvernementaux et ainsi saper leur mobilisation. Beaucoup semblent penser que des militants des Chemises Rouges sont derrière ces attaques, d’autres que le but de ces attentats est de forcer l’armée à intervenir. Toujours est-il que la violence s’invite de plus en plus dans le Shutdown de Bangkok et plus il va durer et plus elle menacera de faire de nouveaux blessés ou victimes. Et avec l’objectif d’encercler tous les établissements publics de la ville d’ici ce week-end (pour l’instant seuls les Douanes et les ministères thaïlandais du Commerce et du Travail le sont), la tension pourrait encore monter d’un cran.
Alors plus que jamais, si vous êtes à Bangkok, évitez tous les rassemblements de manifestants, ils sont la cible d’attaques isolées depuis quelques jours et cela risque de continuer tant que le blocage de Bangkok sera maintenu. Celui-ci devrait se tenir jusqu’au 2 février au moins, date à laquelle, pour l’instant, les élections anticipées auront lieu bien que des discussions sont entamées pour les reporter au 4 mai.
