Dissolution du Parlement en Thaïlande
Alors que ce lundi était annoncé comme le D-Day, jour de la dernière chance par les leaders du mouvement anti-gouvernement en Thaïlande, Yingluck Shinawatra a annoncé ce matin la dissolution du Parlement. Une annonce attendue mais qui n’aura pas démobilisé les manifestants.
« Après avoir écouté les opinions de tous côtés, j’ai décidé de demander un décret royal de dissolution du parlement », a déclaré Yingluck Shinawatra Premier Ministre de Thaïlande et petite soeur du très controversé Thaksin en exil car sous le coup d’une condamnation, ce matin, un peu avant 10 heures dans une déclaration télévisée. Elle a indiqué que son gouvernement a fait de son mieux pour régler le conflit avec les manifestants mais que leur revendication de remplacer le gouvernement par un « conseil du peuple » non élu ne pouvait être satisfaite car incompatible avec les lois et la constitution du pays. Rapellons que le gouvernement actuel en Thaïlande est issu d’élections qui ne souffrent d’aucune contestation. C’est son acharnement à pousser une texte d’amnistie qui ouvrait notamment la porte au retour de Thaksin qui a délcenché le mouvement actuel qui perdure malgré le retrait du texte. Pour sortir de la crise actuelle « la meilleure façon est de redonner le pouvoir au peuple thaïlandais et d’organiser des élections au plus vite » a déclaré Yingluck. Elle a donc pris la décision de dissoudre le parlement. Les membres du Cabinet seront également dissous mais il restera un gouvernement intérimaire, le temps d’organiser de nouvelles élections.
Une décision qui intervient alors qu’hier les plus de 150 députés du Parti démocrate ont annoncé leur démission, entâmant la légitimité d’un Parlement où le Puea Thai de Yingluck est majoritaire. L’annonce de la dissolution a pour l’instant été sans effet sur les manifestants qui pourtant la réclamaient. Leur leader Suthep Thaugsuban poursuivi pour troubles à l’ordre public et appel à la rébellion, qui annoncé qu’il se rendrait de lui-même aux autorités si cette dernière journée d’action ne portait pas ses fruits, indique que le but poursuivi est d’en finir une fois pour toute avec le « système Thaksin » ni plus ni moins. Les plus de 100.000 manifestants anti-gouvernementaux via 8 routes ont donc poursuivi leur marche sur la Maison du gouvernement dont ils veulent prendre le contrôle.
En fait, rien ne dit que les nouvelles élections qui se tiendront le 2 février 2014 ne porteront pas le même parti au pouvoir. C’est même le pronostic de beaucoup d’observateurs. Et si c’était le cas, son parti est déjà en train d’indiquer qu’il nommerait à nouveau Yingluck comme Premier Ministre. Pas vraiment un signe d’apaisement. Petit à petit, on semble tout de même se diriger vers une sortie de crise ou du moins une baisse d’intensité de cette dernière…