Réouverture aux touristes: qui peut encore croire les autorités thaïlandaises ?
OPINION – Annoncées comme officielles le 10 septembre (voir l’article « La réouverture graduelle de la Thaïlande aux touristes internationaux continue« ) , les réouvertures aux touristes internationaux vaccinés sans quarantaine de Bangkok, Chiang Mai, Chonburi, Phetchaburi et Prachuap Khiri Khan (Hua Hin) au 1er octobre semblent aujourd’hui plus que remises en cause. Seule Hua Hin pourrait rouvrir mais le 15 et pas le 1er. Enième rétropédalage d’autorités thaïes qui semblent incapables de se mettre d’accord entre elles ni avec les autorités provinciales et plongent les rares touristes potentiels, assez téméraires ou amoureux de la Thaïlande pour venir malgré des conditions et contraintes administratives lourdes, dans la perplexité voire l’exaspération. Comment se fier à la moindre annonce d’un gouvernement qui s’est si souvent dédit ou contredit, parfois seulement en l’espace de quelques heures ?
Une confiance des touristes de plus en plus rompue
Reprendre ici toutes les annonces de mesures, souvent très attendues, qui ont évoluées, ont été grandement altérées, reportées ou simplement annulées concernant la réouverture de la Thaïlande aux touristes internationaux serait trop long. Une chose est sûre, le dernier rétropédalage (pas encore officiel mais on voit mal comment ça pourrait finir autrement), est probablement celui de trop, si ce n’était pas le précédent.
Le Premier Ministre avait annoncé en juillet vouloir rouvrir complètement la Thaïlande dans 120 jours, ce qui correspondait au mois d’octobre. Un vœu plus qu’une vraie ambition à laquelle quasi personne, moi le premier, ne croyait. Au final, ce n’est que la réouverture de zones limitées dans 5 provinces selon le modèle de la sandbox lancée le 1er juillet à Phuket qui avait été annoncée. C’était déjà, une mesure très déceptive pour les candidats potentiels à un séjour en Thaïlande comparée à la réouverture complète du Royaume qu’on essayait de nous faire croire encore possible quelques jours avant mais non contentes de déjà avoir grandement réduit l’ambition de la réouverture d’octobre, c’est son existence même qui est finalement remise en cause. Si bien que le 1er octobre, la situation devrait rester inchangée.
Pire en octobre, il ne pourrait n’y avoir aucune nouvelle destination de réouverte. Il ne resterait, aux dernières nouvelles, que Hua Hin qui pourrait peut-être, sait-on jamais, éventuellement, dans une potentialité non nulle à confirmer ou infirmer la veille au soir voire le lendemain de la date butoir, cachet de la poste faisant foi, rouvrir aux touristes internationaux totalement vaccinés… ou pas.
Réouverture de Bangkok et Chiang Mai le 1er novembre ?
C’est maintenant la date du 1er novembre qui est avancée par l’Office du Tourisme de Thaïlande (TAT) pour la réouverture de 4 autres provinces et autres zones de Prachuap Khiri Khan prévue initialement le 1er octobre.
Inutile de préciser que ça peut encore changer, être repoussé, annulé, modifié, que la liste des destinations pourrait se réduire… Bref, la clarté limpide qui permet de planifier un séjour en toute sérénité à laquelle les autorités thaïes nous ont habitué depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Pourquoi, ce report ?
Alors, oui, on pourrait se dire qu’avec ce fichu coronavirus, la situation peut vite changer et que ça explique ces revirements. Et bien non ! Entre le 10 septembre, annonce des ouvertures du 1er octobre et le 15 septembre quand déjà celle de Bangkok commençait à avoir du plomb dans l’aile, les statistiques officielles du COVID-19 en Thaïlande affichaient une tendance à la baisse et le taux de vaccination de la population notamment dans la capitale continuait d’augmenter. Bref pas d’incident ou de nouvelle donnée changeant radicalement la donne.
Le taux de vaccination complète, 2 doses, des populations des zones à rouvrir n’est pas de 70% et les projections indiquaient clairement, bien avant la prise de décision, que ce palier ne serait pas atteint avant le 1er octobre. Cela ne semblait pas poser de problème puisque la décision avait été annoncée malgré tout. Et ce n’était pas incohérent puisque la stratégie du pays était clairement passée de l’objectif « zéro covid » à « vivre avec le virus ». Pourtant, la raison qui a tout remis en cause, c’est bien ce plafond non-atteint de 70% de vaccinés.
C’est d’abord le gouverneur de Bangkok qui a indiqué avec fracas qu’il empêcherait la réouverture de la ville malgré les décisions du gouvernement et c’est ensuite tout le château de cartes qui s’est écroulé.
A qui se fier ?
Entre ces atermoiements à répétitions, des règles qui changent en cours de route ou ne sont précisées qu’à la toute dernière minute voire plusieurs jours après le début d’un programme de réouverture, des décisions d’interdiction de circulation de transports prises sans penser à mettre des solutions en place pour les touristes qu’on a attirés dans le pays en leur vendant un rêve qui confronté à la réalité a parfois été une succession d’angoisses et complications, il est impossible de se fier à quelque annonce des autorités que ce soit, à quelque programme que ce soit.
La crédibilité et la fiabilité des autorités thaïlandaises sur le dossier de la réouverture au tourisme international est aujourd’hui quasi nulle et la confiance sera très difficile à restaurer. Les touristes potentiels exaspérés qui se détournent du pays ou les sandboxers revenus déçus, car, oui, il y en a, seront compliqués à faire revenir. Ce sera certainement le principal défi, le jour où le pays rouvrira vraiment ses portes en grand: restaurer la confiance.